lundi 10 décembre 2012

Le guerrios apprivoisé du Guatemala





Très indécis, c’est ainsi que je suis rentré au Guatemala après une quinzaine de jours passés au Belize. Les premiers jours, je dois dire que j’étais plutôt apeuré, surtout quand je pédalais seul sur la route au milieu d’une jungle verte qui me semblait infinie. A chaque fois que je voyais une personne au loin, je m’imaginais un guerrerios muni de hautes bottes, armé d’un fusil que l’on tient à deux mains et décoré de colliers de balles qui m’attendait patiemment pour me dépouiller, voire m’utiliser comme rançon.
Mais, à l’évidence, les guerrerios ne veulent pas de moi. Céline dit de moi, et peut-être je l’espère avec un brin de jalousie : « De tes ravisseurs, tu serais encore capable de t’en faire tes nouveaux copains ». Alors, peut-être qu’ils le voient, le sentent… et puis l’odeur de ma sueur doit peut-être dégager des embruns de chocolat suisse… qui sait ? Ont-ils un odorat spécial, eux, les guerrerios du cacao pour détecter que nous sommes de la même famille ?
Après avoir visité deux jours les plus belles ruines d’Amérique centrale (selon les habitants) dans un parc national bien protégé, et avoir pédalé deux jours dans une partie de la jungle au nord du Guatemala, me voilà aujourd’hui un peu rassuré (mais pas complètement serein non plus). Je me sens presque autochtone avec ma peau mate qui aime se dorer au soleil et mon espagnol plus que parfait.
Aujourd’hui, j’apprends à entrer un peu plus en contact avec ces gens qui me regardent parfois avec étonnement et interrogation... et que je regarde également ainsi. Et puis, un mot, un sourire, une grimace, un objet partagé suffit parfois pour briser le silence et entrer en communication…  même si le bidon-ville dans lequel je me suis fourré me semble être hostile.
Les hommes et les femmes autour de moi, peut être les plus riches, ont les dents soignées, et de quelle manière puisque entourées d’or. Pourtant, comme dirait mon grand-père, il y a plutôt de l’or dur autour d’eux : des habitations délabrées, des détritus jonchent le sol, la saleté est monnaie courante, l’hygiène très relative, etc. Et, les Etats-Unis que j’aime aujourd’hui, ont bien réussi à implanter leur saloperie jusqu’ici : coca-cola et compagnie fait ravage.
Dans un bus que je prends, on m’offre gracieusement la meilleure place, celle du mort. Je suis gêné mais accepte et me rend compte que la fenêtre ne s’ouvre pas. Quel cadeau par une température pareille. Mais je ne suis pas seul à suer. Le bus est bondé d’autochtones à l’arrière, les plus chanceux assis. Devant, nous sommes cinq : le conducteur qui conduit, klaxonne, crie le nom de notre destination, répond au téléphone toutes les deux minutes et change le volume de la radio selon son utilisation téléphonique, deux femmes vêtues d‘habits typiques dont une d’entre-elles nourrit son nouveau-né d’un cocktail de lait de nichon mélangé au coca-cola, le nouveau-né qui est une fillette habillée d’une robe blanche de mariée et finalement moi. L’enfant touche ma peau blanche et teste mes réactions. Elle pleure de temps à autres pour recevoir son lait maternel et sa drogue, sa coke. Nous jouons entre ces moments. Lors d’une halte, j’achète et offre des bananes séchées à ceux que je colle et qui me collent… la mère, la fillette et les enfants derrière moi. Je me ventile et offre de l’air à la petite qui sue. Et, pour passer le temps et pour entrer en contact, j’offre des images et vidéos de mon voyage. Rien de matériel mais on semble partager quelque chose : du temps et des représentations.
Et alors que la pauvreté est présente, un geste magnifique me touche : la mère guatémaltèque qui tient son enfant dans les bras m’offre à deux reprises des bananes séchées, signe de reconnaissance et d’amitié partagée. Nous continuons notre route avec respect et distance. Nous échangeons encore ici et là quelques conversations, quelques mimiques et cela,  également avec les enfants derrière moi. Mais  quelque chose à changer en moi… et peut être en eux aussi. Arrivé à destination pour moi, je leur serre la main, leur dit adieu en vitesse, récupère mon vélo et mes bagages en contrôlant le tout et en reprenant mes habitudes de guerrerios de la route. Je dois être fort, ne pas montrer mes peurs et tracer mon chemin.
Et puis, vient le moment de repenser au guerrerios muni de hautes bottes, armé d’un fusil que l’on tient à deux mains et décoré de colliers de balles… je me questionne alors sur mes propres représentations de ce pays et de ces gens, de mes peurs et des leurs, de leur histoire et de la mienne.

« On ne connait que les choses qu’on apprivoise. Les hommes n’ont plus le temps de rien connaitre. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n’existe point de marchands d’amis, les hommes n’ont plus d’amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi. » Saint-Exupéry

Flo, le guerrerios apprivoisé du Guatemala

lundi 26 novembre 2012

Arrivée au Belize, quelle épopée

 
Après quelques heures de faux repos dans l’avion et les aéroports de Las Vegas et Miami, j’ai débarqué à Belize city en fin de matinée. Les douaniers béliziens n’ont pas chômé quand ils m’ont vu arriver avec mon énorme sac bleu et mon gros carton pré vérifié par les services de la Cia et du Fbi… preuve des ouvertures au couteau, du scotch amerloc mis à la va-vite et des affaires dérangées par eux… bande de batards. Quoi… ce n’est pas si facile de se détacher de ses origines suisse-allemandes, de son éducation ordonnée et efficace et de ses propres habitudes de rangement obsessionnel !
Suite à ces quelques séances administratives, j’ai déballé mon précieux carton et j’ai entamé le montage devant quelques touristes, mais surtout des autochtones dont les yeux semblaient un peu étonnés et interrogatifs. Une chaleur relative puisque juste en dessous des 30 degrés, mais une humidité qui m’a fait produire quelques gouttes, que dis-je, quelques flaques de sueur.
Le vélo prêt, je me renseigne. Pas de cartes du pays, pas de centre touristique, pas de banques… pas de pas de pas de. Je pédale alors une dizaine de kilomètres suite aux conseils d’une policière noire au cul proéminent (Céline dirait comme le mien). J’arrive en ville. Peu de touristes à l’horizon. Une ville sale et poussiéreuse dont de nombreux détritus gisent au sol, des fortes odeurs d’égouts, une pauvreté en masse, des mendiants vieillards et enfants mélangés, des habitations simples avec des toits troués en tôles et du bois  pourris… Je comprends alors mieux le sens du mot bidon-ville. Que doivent penser ces autochtones en me voyant ? Au sens de ma venue ici ? Aux dollars que je pourrais leur rapporter ? Quelles idées trottent dans la tête de chacun ? Le mendiant du coin de la rue, le plus riche qui se pavane avec ces habits repassés, le petit garçon sale qui joue dans la rue, la femme dans sa belle voiture… ?
Dans la mienne, il y a une sensation de protection… celle de trouver un logement sécurisé et cela, avant que la nuit tombe, car la fliquette noire m’a informé que le soleil se couchait vers les 17 heures. J’ai prévu le coup, une auberge m’attend. Je l’ai repérée sur internet. Je la cherche et la trouve grâce aux autochtones bien sympas qui m’aident, alors même qu’ils ne connaissent pas vraiment le lieu-dit. Mais, arrivé devant ce taudis, et bien qu’il me paraisse extrêmement sale, peu sécurisée et atrocement affreux, je ne sais pas pourquoi, j’y entre et me réfugie dans ma chambre (si on peut appeler cela une chambre) qui, heureusement, possède une douche privée pour le plus grand plaisir de mon corps puant, suant et mouate. Je ne mange quasi rien si ce n’est du pain et de la Nutella (la Nutella et pas le Nutella, car de la pâte à tartiner !). Je sais alors que le chocolat est un anti dépresseur, alors je me soigne en prenant une double dose. Une nuit de repos.

Le matin, je me lève pour chercher les précieuses informations qui me permettront de quitter au plus vite ce lieu sordide. Sous le soleil, je ressens un certain apaisement et une relative sécurité, tout en me baladant avec une certaine attention. Le centre touristique est fermé 3 jours : lundi, fête nationale des noirs. Je me renseigne pour faire une croisière… excessivement cher 25oo dollars américains pour 6 jours, mais j’hésite. Aller camper sur les iles prévues… impossible, que des ressorts hors de prix. Alors, je trouve un plan pour le lendemain pour aller sur une ile sur laquelle je vais apparemment pouvoir, non pas profiter du soleil sous lequel je n’aime pas me mettre à rien faire, mais plutôt profiter des services d’un centre de plongée. Le plan, c’est le « water taxi » demain matin.
Mais, avant cela, je cherche du gaz pour mon réchaud, en vain. Ici, les magasins de marques telles que nous les connaissons n’existent pas. Alors, Zara et compagnie encore moins. Mais en cherchant bien, on trouve parfois quelque chose : de la benzine pour mon corps, c’est-à-dire des bananes. Ne sachant pas combien coute une banane, je tends 1 dollar bélizien (50 centimes) au vieil homme assis sur le trottoir sale et poussiéreux. J’espère en recevoir au moins une. Il me tend une grappe de 5 ou 6 bananes et me regarde dans les yeux. Mon étonnement intérieur doit alors être certainement mal interprété puisqu’il en rajoute deux autres plus petites. Je le remercie avec gène et m’enfuis comme un voleur. Je délecte ces délices d’ici et, en prince, en offre même une à un cul de jatte en fauteuil roulant qui râle et préfèrerais de l’argent pour s’acheter et fumer du spliff. J’ai failli lui dire : « On ne regarde pas les sabots d’un éléphant qu’on t’offre » en pensant à Damien, mais cela aurait été un brin trop long à lui expliquer en anglais à la vue de sa couleur de yeux pétés. Ainsi, après quelques recherches, je rentre à mon auberge, que dis-je mon ressort, avec un sentiment un peu plus tranquille… ils ne vont pas me manger pour la fête des noirs, ils ne sont pas cannibales. Voilà que j’ai de quelques nouveaux amis dans la city.
Le soir, j’apprends par le son puissant de la télévision de ma chambre voisine qu’il y a eu un meurtre dans la banlieue. Je me rassure en me disant que ce sont les gangs, la mafia du coin et que de toute façon, le tourisme est leur gagne-pain quotidien et qu’ils n’ont pas avantage à les perdre, donc à me perdre également. Appuyé par ce sentiment rassurant de certitude, je prends une double ration de Nutella (ni la, ni le cette fois ci car générique) et me couche en me lavant les dents à l’eau en bouteille… imaginer une gastro à cet endroit, je meure de peur.
Le lendemain, tôt, je débarque au port, prends mon ticket de bateau et m’en vais sur l’ile dont on m’a vanté les joies et plaisirs. Quand j’arrive, je constate alors que cette ile touristique est bondée de touristes et que les autochtones sont pour la plupart des rastas, coiffés de leurs loques emmitouflées dans des bonnets de laine, en plein soleil, fument la ganga et respectent Chronos en prônant le slogan connu, ici de tous : Go slow. Autrement dit, après cette arrivée tendue et palpitante à Belize city, je crois que les autochtones n’imaginent même pas, pour ceux qui me connaissent, quels efforts ils me demandent encore... de « goer lentement ». Voyager, qu’est-ce que ça peut être chiant !

Flo, dit le faiseur dans son froc

PS : Ah, j’oubliais de dire que mes journées suivantes sur l’ile furent tout autant difficiles car il m’a fallu peindre un parc de jeux pour enfants avec les autochtones touristiques, mais encore jouer au football avec les jeunes de l’ile, puis affronter les vagues pendant de longues minutes dans le bateau à moteur avant de faire plusieurs plongées durant lesquelles j’ai vu des tortues, des muraines, des requins, des raies, des lion-fish et tous leurs amis. Je leur ai dit, en langage des signes sous l’eau, que vous ne me manquiez pas. La tortue, qui m’a regardé droit dans les yeux, même avec son strabisme peu prononcé, a bien vu que je me mentais à moi-même (pléonasme). C’est elle qui m’a obligé de vous écrire en me disant que si je ne le faisais pas, elle m’emmènerait de manière subtile, c’est-à-dire en se laissant faire suivre, sans que je le sache jusqu’à Belize city. Le lion-fish,lui, m’a dit de vous embrasser. Comme il ne peut pas le faire, car ses piquants sont urticants, voire venimeux, et qu’il vous donnerait la fièvre, alors je vous envoie, à sa place, des baisers piquants.

samedi 10 novembre 2012

Nos derniers moments

 
 
 
Apres le Colorado, nous avons visite Arches National Parc et Canyon Lands. Ensuite, nous avons pedale quelques longues journees a cote des camions, des voitures pour rejoindre Capitol Reef. Puis, nous avons franchi un haut col a 9600 feet (environ 3000 metres) pour aller visiter, quelques jours plus tard, Bryce Canyon, le parc de Fab... bryce Canyon. Il a adore si j'ose m'exprimer pour lui.

Apres quoi, nous avons decide de reprendre un raccourci pour rejoindre Zion National Parc. Cette fois-ci, c'est Fab qui a propose le raccourci un brin frisquet, puisque nous etions a environ 3000 metres d'altitudes a dormir dans notre tente. Mais, le risque a bien paye puisque la piste en terre que nous avons choisie et la journee fut magnifiques. Elle descendait le long d'une riviere. Nous avions notre filtre a eau pour boire l'eau de la riviere. Et puis, pour nous nourrir, nous avions de la puree a l'ail, avec de la Nutella, bien entendu pour le plaisir de celui qui est sur la photo. Nous nous sommes refugies dans une maison bien entretenue, a l'abri du vent. Fabrice a calfeutre les ouvertures pendant que nos habits sechaient au soleil. C'etait une journee sympatoche mais longue, puisque nous sommes alles jusqu'au parc national de Zion, en passant par un tunnel interdit au velo (voir facebook).

A Zion, nous avons fait des belles marches sur des hauts points de vue, puis nous sommes partis pour visiter le Grand Canyon en Arizona. Apres avoir ete enfume sur place par les pompiers qui faisaient des feux pour prevenir des incendies de foret, nous avons rejoinds en quelques jours et quelques centaines de kilometres Las Vegas ou nous profitons des feux de nuit... cette fois-ci sans fumee. Mais, a vrai dire, nous prenons surtout le temps de nous preparer pour la suite de nos voyages respectifs. Cela veut dire que nous nettoyons nos velos et notre materiel, trions nos affaires et nos habits, faisons de la couture et des reparations de toute sorte, faisons des achats importants bien entendu (brosse a dent, chaussette qui ne pue pas, etc.), prenons des informations sur les pays ou nous irons et preparons evidemment le carton ou le grand sac plastique pour emballer notre jouet prefere... notre monture.

Fab partira bientot pour l'Asie. Pour ma part, je pars mi-novembre pour le Belize ou j'espere pouvoir profiter un maximum des poissons, des coraux, des requins dont j'ai si peur et de l'eau salee de l'Amerique centrale. Mais pour l'instant, nous profitons encore de nous taper un peu dessus avant de pleurer le jour de notre separation.
 
Merci a ceux qui nous ont lus. Il y a aussi des photos sur facebook et flick, si envie.

Flo, le secretaire du blog

mercredi 17 octobre 2012

Un raccourci qui rallonge ... petite epopee du Colorado a l'Utah



Dans une auberge hippies de Greenwood Spings, je regarde la carte. Nous restons 5 jours a glander en passant du bar, des restaurants aux bains thermaux. Nous profitons de rien faire. Mais je regarde la carte tous les jours et essaie de planifier notre voyage. Dingue... je vois un raccourci. Un route semble etre possible entre un point A et un point B. Je dis a Fab... "On y va, ca va etre l'aventure...". Il hesite fortement. Je ressens une separation probable. J'achete une carte et une boussole a la va-vite. Je me renseigne sur le trajet. Personne ne le connait vraiment. Les habitants du coin disent qu'ils ne sont jamais alles plus loin que leur departement (le Colorado ou nous sommes). Sur la carte, on passe du Colorado a l'Utah. La route semble etre possible mais nous n'avons pas toutes les cartes en main, c'est le cas de le dire.

Nous faisons les courses ou plutot, Fab qui a pris la "Bonne Decision" choisit de venir avec et prend l'initiative de faire les courses. Il prend une quantite de nourriture magistrale pour traverser "notre route qui raccourci". Beaucoup d'eau, comme des chameaux. Nous partons. Le premier jour est tranquille, malgre une belle montee, un vent de face sur le plateau d'ou nous voyons un magnfifique canyon. Nous nous rechargeons en eau dans une station service a l'aide d'un tuyau d'eau qui sort du milieu de la piece principale de la station. Nous continuons a rouler et nous campons.

Le matin, nous trouvons des gouilles d'eau, une riviere pour me laver. Nous filtrons l-eau qui nous servira pour la journee. Nous nous chargeons en eau... nous avons peur d'etre assoife. Nous traversons une pleine aride. Le gravier, puis le sable recouvre petit petit la route. Elle se transforme en du ... tout terrain. C'est beau, sauvage. Personne autour de nous sur des kilometres. Les chocottes. Une descente incroyable sur une route rouge de sable parfois tassee, parfois molle. A notre droite, de magnifiques rochers rouges. Mais... ca tabasse dans les bras. Puis, le moment plat arrive. "Sand Flat" est le nom de la plaine a franchir. Nous poussons les velos a pied. Parfois dessus, a 5 km/h ou 6, mais pas plus. Cela dure long. Nous tombons des velos et nous marrons. Puis, nous traversons une riviere sans pont... ca rafraichit les pieds. Le pont, lui, a brule des annes auparavant nous a-t-on dit. Ou sont les restes ? Nous ne voyons rien. Nous continuons, sortons du sable et retrouvons notre goudron adore... ca roule. Nous campons pour une autre nuit, les pieds pas trop puants puisque le bain etait obligatoire.
Le lendemain, nous longeons la riviere du Colorado, brune degeux. Mais les montagnes autour de nous sont grandioses. Nous passons une journee facile a rouler sur de l'asphalte et a comprendre que l'aventure du sable est terminee. Dommage et pourtant on est bien content le soir meme d'arriver dans une ville, d-aller au Mac Do, de trouver une auberge sympa mais crado et de prendre une douche, une vraie avec du savon et de l'eau chaude. Quelle epopee. Et dire que c'etait juste une route, un raccourci. Je crois que nous allons prendre plus souvent des raccourcis... meme si au bout du compte, cela rallonge. Mais quel sourir de retrouver la civilisation apres l'effort. Quelle contradiction avons-nous au fond de nous ?


dimanche 30 septembre 2012

Yellowstone et Grand Teton

 
Nous sommes entres au Yellowstone. Nous avons parcourus quelques courtes distances a velo chaque jour pour profiter un maximum des couleurs de l'automne dans ce magnifique parc. Nous avons vu des beaux animaux, des geysers, des lacs qui paraissaient bien bien chauds, des bains de boue multicolores, etc. Nous nous sommes baignes dans une riviere d'eau chaude et froide melangee qui faisait des droles d'effet. Nous avons mange grace a la rencontre de deux americaines, Leah et Sarah, qui ont cuisine quelques jours pour nous, car nous n'avions pas grand chose dans notre garde-manger. J'ai prete mon velo a Leah et je me suis transforme en passager dans la voiture de Sarah sur 18 kilometres, un lacher prise pas evident pour un heros de ma sorte qui pensait traverser les USA a velo. Nous avons campe, pedale, mange, dormi, comme d'hab quoi. Voila quelques aventures bien simples, mais ce qui reste en plus de ces beaux paysages et de ces rencontres, c'est surtout des bons moments passes ensemble, Fabrice et moi.
 
Puis, nous avons quitte le Yellowstone pour entrer directement dans le Grand Teton national parc... quel nom. Un magnifique canyon et des couleurs d'automne trop belles. De nombreux arbres etaient jaunes et rouges. Ce parc national est constitue d'une chaine de montagne que nous avons heureusement longee a velo... pas de cols importants a passer. A la fin de cette chaine montagneuse, nous avons pris un telepherique et avons fait une petite marche au sommet de je ne sais quel montagne, dont le sommet doit approximativement approcher les 3200 metres. Nous avons pose le retardateur pour prendre la photo. Nous avons couru sur cette arrete, comme des deglingues. L'essentiel n'est pas vraiment la photo, mais surtout elle temoigne d'une belle entente reciproque ces temps qui nous a manque parfois depuis le debut du voyage. Je dedie cette photo a mon pote Fabrice. Carpe Diem.
 
Fabrice a mis des photos sur un nouveau site >
Moi, j'ai mis quelques photos sur Facebook.
 
Bises a vous tous, loin de nous.

samedi 15 septembre 2012

Une journee comme une autre

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6h30 du matin, mon natel sonne la Diane. Je me reveille tot, trop tot pour avoir dormi dans un lit bien confortable dans un motel d-une grande ville. Fabrice reste un peu dans son lit avant de se lever tel un zombie pour prendre sa quotidienne douche matinale (quand les conditions le permettent) qui le reveille. Moi, je suis excite a l-idee de prendre un bus, car nous prenons un bus ce matin-la puisque mon velo a l-axe du pedalier casse. Pas vraiment d-autres choix que celui de lacher prise, d-accepter que nous ne serons pas des heros qui auront traverse tous les Etats Unis a velo. Quelle tristesse, moi qui revait d'etre un heros... c-est foutu.
 
Vers les 7h15, nous pedalons dans cette grande ville. Il fait un froid de canard, je suis avec mes sandales et je passe vite des chaussettes pour ne pas geler mes orteils. Nous achetons quelques fruits, pain et un chocolat Nesquik pour moi dans un grand supermarche. Nous allons attendre le bus. A son arrivee, nous mettons les velos a l-avant du bus et les lourds bagages a l-arriere. Une bonne heure et demi de discussion en francais, seul avec Fab sur la vie. Moment sympa.
 
Aux alentours des 9h30, nous arrivons a destination... le magasin de velo d-une tres grande ville polluee et bruyante. Avec bonheur, le mecano a qui j-explique (en anglais s-il vous plait) les problemes importants de mon velo, est disponible et tente de reparer mon velo sur le champ. Il sort les grands outils, dont une barre en acier. Entre temps, Fabrice gonfle les pneus de son velo, nettoie la chaine a la brosse a dent, va s-acheter un nouveau t-shirt et casquette de frime. Mon telephone sonne a nouveau. Est-ce de nouveau le reveil que je n-ai pas eteind ? Non, mes parents. Nous discutons un long moment alors que je tente d-aider le mecano qui repare a grands coups de marteau mon velo. Il doit etre approximativement 11 heures, je ne me preoccupe plus du temps qui passe et nos velos brillent de nouveaute. Alors, nous roulons un moment dans la ville en direction du centre.
 
 
Il doit etre midi passe, car nous avons faim, mais je ne m-occupe plus de regarder l-heure. Nous allons manger mexicain. Je m'etonne de m-entendre parler en espagnol au serveur pour demander ou sont les toilettes. Apres un repas copieux, nous reprenons la route, tournons dans la ville, allons prendre des infos au "Visitor info" mais malgre toutes ces infos, nous ne savons pas quoi faire. Faire des choix, renoncer, faire des concessions, discuter, negocier est le quotidien de notre voyage. Nous decidons de quitter cette grande ville poluee, en vain. Nous nous perdons dans la ville. "Ici, je te dis." "Mais non, c-est par dessus le pont qu-il faut aller." "Pas du tout..." Nous demandons notre chemin et mettons un temps fou a trouver la route, malgre le fait d-avoir une carte.

Nous trouvons apres de longs essais, meme sur la "Highway", notre chemin, qui est plutot une grande route nationale et pedalons de nombreuses dizaines de minutes face au vent. C-est chiant le vent de face. Pedale, pedale et pedale. Le soleil qui descend a l-horizon nous indique bientot qu-il va falloir trouver un endroit pour dormir. Nous avons juste ce qu-il faut comme nourriture... des pates chinoises, du bouillon, peut etre quelques bouts de pains pour le dejeuner du lendemain avec du miel, peut etre un ou deux fruits a partager pour le dessert de ce soir, mais c-est pas le brunch du dimanche matin. Les bruits des camions et autres vehicules, du train double locomotives et dizaines de wagon, de l-ambiance sortie de ville degeux n-est pas tres agreable. Aussi, lorsque nous voyons une pancarte type "Camping-lake", nous nous y dirigeons. Y-en a marre de pedaler, car la journee a ete longue et fatiguante. Plus que 5 miles et nous arrivons au camping. Plus que 100 metres... lorsque le pneu de Fab se degonfle pour la xieme fois. Il repare sa chambre a air et nous decidons que je parte en eclaireur. Je vais voir le camping, dit "Bay-Ressort". On s-imagine alors un lieu idylique.


Arrive a l-office, je toque a la porte de la maison. Un vieux con m-accueille en ne pensant qu-a une chose... "20 dollars". J-essaie d-entamer une conversation. Lui, ce qu-il veut, assis dans son fauteuil devant sa television, c-est "20 dollars". Je paie, me tire, monte la tente, prepare le fameux et delicieux repas du soir alors que Fabrice arrive. Le soleil se couche, il doit etre 19h00 ou 19h30 ou 20h00. On s-en fout, il n-y a plus de soleil, juste un peu de lumiere pour manger.

Le lac devant nous est obstrue par des vieilles caravanes pourries, des maisons en bois deguelinguees et notre lieu de vie est sous des arbres et sur un sol poussiereux et plein de terre volatile... degeux ce "Ressort". Un vieux bourre joue le role de flic pour nous controler... "You need to pay, it's a ressort here". Je ne lui parle pas, avec dedain, peut etre suis-je trop fatigue pour faire du social. Nous mangeons alors qu-il pete, crache et fait un bruit pas possible. Il regarde la television dans sa tente de camping. Il y a du bordel de partout qui traine, on dirait une decheterie. Apres le repas sur une table que j-ai lavee a 3 reprises, chacun tente de se laver dans des douches salissimes, se prepare pour la nuit, tandis que le vieux con hausse le son de sa television. Les boules quies dans les oreilles, nous tentons de nous endormir. C-est le matin qu-il va payer le prix de sa connerie, car nous nous leverons tot, tres tot en parlant fort boules quies oubliees dans les oreilles, va savoir pourquoi, pour entamer une autre "journee comme les autres".

dimanche 26 août 2012

Border, border of USA



De Vancouver, nous avons mis une longue et moche journee a pedaler a cote de grosses voitures, de camions et autres engins polluants pour sortir de la ville. Nous avons traverse Chinatown... un quartier rempli d'asitatiques... on se serait cru en Asie. Nous avons donc pedale par une journee plutot pas tres agreable pour arriver finalement dans un camping plutot magnifique en bord de frontiere americaine. Un gentil-homme nous a conseille et le lendemain nous avons repris la route pour traverser la "Border" plutot par une petite douane. Evidemment, nous nous sommes bien prepare... puisque nous nous sommes laves les mains pour les empreintes digitales et moi, j'ai, deja quelques jours a l'avance, rase ma magnifique moustache pour offrir mon beau sourir a l'appareil photo technologique des USA. Toujours est-il que le douanier m'a quand meme demande, en observant mon passeport, ce que j'etais alle faire en Egype. Je lui ai repondu avec un beau sourir... "Diving with my bests friends... the red see is really nice, you know ?".

Voila qui est fait... 40 jours au Canada. Nous nous attaquons a la chaine montagneuse des Cascades. Sur "mon" Facebook, il y a des photos de ce que nous avons vecu sur l'ile de Vancouver avec  quelques commentaires pour ceux qui le souhaitent. Comme dit une des photos... je ne vous hais point et vous embrasse.